Le bégaiement est une particularité de la parole. Il se manifeste par des disfluidités, c’est-à-dire des interruptions dans le flot de la parole. Chez un enfant qui bégaie, ces disfluidités peuvent prendre différentes formes.
Quelques exemples
Répétitions de sons ou de syllabes
« Je-je-je veux du jus. »
« Le le le le chien est là. »
« M-m-maman, regarde ! »
Prolongements de sons
« Ssssssserre-moi fort. »
« Jjjjjje veux venir. »
L’enfant allonge un son plus longtemps que d’habitude. Parfois, un effort visible accompagne ces prolongements.
Blocages
L’enfant ouvre la bouche pour parler, mais reste silencieux avant de continuer. Par exemple, il veut dire « ballon » mais reste bloqué sur le « b » sans émettre de son. Il y a alors un arrêt complet du flot de parole. L’enfant essaie de parler, mais aucun son ne sort, parfois pendant quelques secondes. On peut aussi observer de la tension dans le visage ou un effort pour parler.
Le rôle des parents
Il est normal de s’inquiéter quand un enfant commence à bégayer. Toutefois, votre rôle est d’offrir un climat rassurant, patient et encourageant. Cela lui permet de se sentir en confiance lorsqu’il communique.
Plus un enfant est détendu, moins il s’inquiète de sa façon de parler. Ainsi, le bégaiement risque moins de s’intensifier et sa relation avec la communication sera plus saine.
Certaines habitudes parentales peuvent faire une vraie différence. En appliquant ces techniques, vous pouvez favoriser la fluidité de la parole de votre enfant et l’aider à développer une relation saine avec la communication.
Quelques attitudes à adopter
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Gardez un comportement calme et rassurant, même si vous entendez des disfluidités.
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Écoutez votre enfant avec attention. Regardez-le dans les yeux. Portez attention à ce qu’il dit, et non à sa manière de parler.
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Évitez les commentaires sur ses disfluidités. Des phrases comme « prends ton temps », « respire » ou « réfléchis avant de parler » partent d’une bonne intention, mais peuvent augmenter la pression.
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Ralentissez votre propre débit de parole pour lui donner un modèle. Parlez un peu plus lentement, sans exagérer.
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Reformulez parfois ce qu’il dit, calmement et sans lui demander de répéter.
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Ne complétez pas ses phrases. Laissez-lui le temps de s’exprimer.
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Pendant les périodes plus difficiles, réduisez les exigences verbales. Posez des questions fermées (oui/non ou à choix) plutôt que de lancer de longues discussions.
Enfin, le bégaiement peut varier d’un jour à l’autre et d’un contexte de communication à l’autre. Lors des journées plus difficiles, privilégiez des activités calmes et non verbales : jeux de construction, dessins, casse-têtes, etc.
Quand consulter?
Si vous avez des doutes ou des inquiétudes, n’hésitez pas à consulter une orthophoniste. Une évaluation permettra de mieux comprendre la situation et d’agir rapidement, au besoin, pour soutenir votre enfant.
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Liens pertinents
https://naitreetgrandir.com/fr/etape/5-8-ans/langage/begaiement
Auteure de l’article

- Eve-Marie Albert, M. Sc.
- Orthophoniste
- Membre O.O.A.Q. 04604
- Orthophonie de la Capitale